par Benjamin Bouteille
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30 octobre 2023
Similitudes entre les outils et assemblages du bois en Occident et au Japon La menuiserie est un art ancestral qui a traversé les âges et les cultures. De l'Occident lointain aux confins de l'Extrême-Orient, chaque civilisation a développé des techniques, des outils et des styles distincts pour travailler le bois. Incroyablement, malgré des millénaires de séparation et des distances considérables, l'Europe et le Japon ont démontré d'étonnantes similitudes dans leurs approches de la menuiserie, un fait souligné par le livre "Assemblage du bois, l'Europe et le Japon face à face" de Wolfram Graubner. Les outils : un reflet du raffinement Chaque culture, en fonction de son environnement et de ses besoins, a élaboré des outils adaptés à son style de travail. Scies : Alors que les scies occidentales, comme la scie égoïne, sont adaptées pour des coupes plus brutes et directes, la scie japonaise "Dozuki" est reconnue pour sa finesse et sa précision, parfaite pour des coupes nettes et détaillées. Rabots : Les rabots occidentaux, typiquement poussés, visent une finition impeccable. À titre d'exemple, le rabot "Stanley", couramment utilisé en Europe, contraste avec le rabot japonais "Kanna", qui est tiré vers l'utilisateur, offrant une interaction différente avec le grain du bois. Ciseaux : Les ciseaux occidentaux sont conçus pour être frappés avec un marteau, tandis que les "Nomi" japonais, avec leur lame affinée, sont idéals pour des travaux minutieux. Les assemblages : l'art de la connexion Les techniques d'assemblage sont peut-être là où ces traditions montrent une convergence étonnante. Tenon et mortaise : Fondamentale en Occident, cette technique est omniprésente, par exemple, dans les charpentes traditionnelles des maisons à colombages. Shiguchi : Au Japon, les assemblages comme le "Kanawa tsugi" illustrent la finesse de leur approche, connectant le bois à des angles précis sans l'aide de clous ou de vis. Assemblages invisibles : Les deux cultures partagent une appréciation pour les liaisons qui, bien que solides, restent discrètes. En Europe, cela se manifeste dans les assemblages en queue d'aronde dissimulés, tandis qu'au Japon, le "Hozo" camoufle le tenon à l'intérieur de la mortaise.